CAMBODGE : Banlung
29 janvier 2020 :
Départ de Siem Reap en minivan pour le Ratanakiri, province au nord-est du Cambodge.
Après trois changements de véhicule, de nombreux arrêts sans raison, si ce n'est pour que notre chauffeur fasse ses courses ou fume une cigarette avec un copain, nous arrivons à Stung Treng et prenons enfin la direction de Banlung. Je discute avec mon voisin de siège, un jeune Khmer qui vient de passer un mois dans un monastère. Nous échangeons sur des détails très personnels de sa vie familiale et je suis très touchée de la confiance qu'il m'accorde.
Thyda nous accueille à la Ratanak Rithea guesthouse. Après l'installation dans notre bungalow, nous apprécions le jus de fruit de la passion qu'elle nous prépare.
Thyda et Rithea n'ont pas d'enfant. Ils ont pris en charge l'éducation du neveu de Thyda, Sok Ngow. Ils ont également choisi d'offrir à trois enfants issus des villages de minorités ethniques, la possibilité de bénéficier d'une éducation. Sol Bun et Srey Neang sont frère et soeur, Sok Keang est leur cousin. Ils subviennent à leur besoin, vêtements, chaussures, uniforme et matériel scolaire, soins. De leur côté, Srey Neang aide à la préparation des repas, Sol Bun et Sok Keang assurent le ménage dans les bungalows et le jardin. Ils ne rentrent chez eux qu'à l'occasion de longues vacances scolaires.
Srey Neang, Sok Ngow, Sok Keang et Sol Bun
31 janvier 2020 :
Après une journée de repos hier, avec seulement une promenade à pied dans le village, nous louons aujourd'hui un scooter à la guesthouse. La route est difficile, souvent une piste rouge poussiéreuse, très endommagée par les pluies. Notre première destination : la cascade de Katieng. Très agréable endroit, nous sommes seuls, on peut passer sur le côté pour se retrouver derrière le rideau d'eau.
Nous continuons vers la cascade Kachang. Pour y accéder, il faut traverser un pont qui balance pas mal ! (voir la vidéo). Des locaux s'y baignent tout habillés. Sur le côté, un homme fait des allers-retours de la rivière à son jardin pentu avec des seaux d'eau portés sur l'épaule à l'aide d'une barre en bois. Quel travail éreintant !
Avant de descendre vers la cascade, on peut voir quelques reconstitutions de maisons traditionnelles de l'ethnie Tompuon, la plus haute étant la maison pour les amoureux. Avant de se marier, les fiancés testent leur compatibilité sexuelle, pouvant ainsi choisir entre plusieurs prétendants(es) avant de s'engager.
En rentrant en ville pour prendre notre déjeuner au Tanam restaurant, nous prenons quelques photos d'un mariage Khmer.
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Puis nous allons au lac Yak Lom, profond de 48 m. De nombreux locaux s'y baignent ou font la sieste sur les terrasses de bois garnies de hamacs. Nous y restons jusqu'au coucher de soleil. Un petit marché est installé en haut de la rive : vêtements, fruits, légumes, viande et beaucoup de miel en pots mais aussi en rayons. Les minorités ethniques y vendent leur production. D'après les gestes explicatifs de la vendeuse et mes recherches, je pense que sur la photo ci-dessous, c'est de la viande de daim séchée.
Ce soir, Rithea, le mari de Thyda partage le repas avec nous. Pour conclure, il met sur la table des pattes de poulet grillées et très épicées ! Puis il nous sert dans des petites tasses ce qu'il nomme "medecine". C'est de l'alcool de riz avec du miel. Thyda nous explique qu'ils l'utilisent pour soigner divers maux, douleurs musculaires, estomac, etc... Nous prenons chacun notre tasse et là, échange de regards, une abeille ou mouche, surnage dans l'alcool. Le fou rire est maîtrisé et nous buvons en filtrant le liquide avec nos lèvres pour éviter d'avaler l'intrus. Nous évoquerons à plusieurs reprises cet épisode digne des "Bronzés" au cours des repas suivants....
1er février 2020 :
Matinée de repos et lecture sur la terrasse de notre bungalow. Je corrige le devoir d'anglais de Sol Bun et Sok Keang .
A 14h30, un tuk-tuk vient nous chercher pour nous amener à l'école où enseigne Rithea. Nous offrons un lot de stylos à la directrice de l'établissement et distribuons aux élèves des dessins faits à leur intention par les enfants de l'école de Sainte-Croix, un village du Tarn. Nous rentrons à pied (1h pour 4 km).
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Toute l'école a revêtu la tenue de sport.
Sok Keang aime beaucoup Alain.
Jolies petites filles au marché de Banlung.
Dans ce marché, les achats se font souvent sans descendre de scooter. Par conséquent, les piétons doivent être vigilants et céder le passage !
Dans la rue, près du marché, un bel engin est garé là !
A 14h30, nous enfourchons notre moto, direction : la cascade Cha Ong. Ce sera notre préférée. Nous avons l'impression d'être seuls au monde dans cette petite crique entourée d'une végétation dense. Le soleil joue dans les gouttelettes d'eau qui rejaillissent sur les rochers. Instant magique !
Petit moment amusant :
Nous avons dû stopper quelques minutes car des buffles, sortant d'un point d'eau, barraient la piste. L'un d'entre eux trainait une corde qui s'était coincée dans la végétation et était tendue à 40 cm du sol, barrant le passage...
En fin d'après-midi, nous prenons le chemin de retour. Tout au long de la piste, la vie des villageois est une découverte. Une vache sur un camion, une moto attelée à une remorque surchargée d'ustensiles domestiques et de jouets, des poulets sous cloche attendant leur tour pour se faire plumer... Notre jauge ne fonctionnant pas, nous tombons en panne d'essence au milieu de nulle part. Nous stoppons deux jeunes filles qui passent en scooter. Celle qui conduit part avec un dollar et nous rapporte une bouteille de 50 cl. Sauvés ! Nous faisons ensuite le plein sur la route principale et trouvons une boutique où changer cent dollars en petites coupures. Nous entamons la montée sur la colline d'où on peut jouir d'une vue sur la ville. Sur la gauche, quelques locaux prient un Bouddha couché. En redescendant, sortant d'un monastère où les moines jouent au ballon, nous dérapons et la moto se couche en douceur contre le talus. Pas de dommage, ouf ! Nous rentrons ensuite au bungalow pour notre dernière nuit au Ratanakiri.
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Dernière soirée chez Thyda et Rithea, l'ambiance est toujours conviviale. Moment fort en émotion quand Srey Neang m'offre le dessin qu'elle a fait pour moi.
Dernier petit déjeuner, un petit mot dans le livre d'or et départ à contre-coeur, nous étions tellement bien ici !
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