BIRMANIE : BAGAN, cérémonie d'entrée au monastère.

Vendredi 2 février 2018 :

Vers 16 h, sur notre scooter, nous prenons  un chemin qui nous amène au village de Twa Saw West. Nous nous arrêtons devant un chapiteau au fronton doré d'où s'échappe de la musique. Un homme nous explique que va avoir lieu la cérémonie d'entrée au monastère de quelques enfants du village. Génial !!!

Il nous propose de partager leur dîner (il est 17 h) et nous acceptons : curry de poisson séché frit avec de l'oignon et légumes.

Rendez-vous est pris pour le lendemain à 7h30, jour du défilé dans le village et du rasage des cheveux des futurs moinillons.

Au moment où nous les quittons, les enfants, vêtus comme des princes, arrivent à bord d'un fourgon. Ils s'installent sur une estrade. J'en profite pour prendre quelques photos. Les musiciens sont en nage, la sono à fond !

Samedi 3 février 2018 :

Nous arrivons de bonne heure pour ne rien manquer. C'est la fête pour tous les enfants du village, deux marchands sont là pour leur plus grand plaisir.

Le marchand de glaces a grand succès !

Quant au jouet le plus demandé, c'est le fusil qui fait claquer des pétards.

Les petits princes, et princesses, posent avec leurs parents face à deux photographes qui immortalisent l'instant. Le père du plus grand des novices, un garçon tout de blanc vêtu, finance l'ensemble des festivités. On le nomme le "dona".

Debout, le "dona" et son épouse, leur fils est au centre en habit blanc. Ils présentent les futurs éventail et le bol à aumônes de leur fils.

Scéance photo familiale

De nombreux villageois assistent à la cérémonie.

Les plus belles tenues sont de sortie.

Les boeufs à bosse et les chars sont harnachés et décorés de pompons multicolores, tout comme les chevaux. Les accompagnants ouvrent des ombrelles dorées pour abriter les novices. Les garçons sont hissés sur les chevaux, les filles sur les chars à boeufs.

A 9 h, le cortège démarre, suivi par deux danseuses, des musiciens et des chanteurs. Nous les suivons un instant puis, comme les arrêts sont fréquents, nous préférons les laisser et allons faire un tour au village voisin de Minanthu.

Défilé dans le village, les garçons sur des chevaux, les filles sur les chars à boeufs.

Avant de reprendre notre scooter, une dame âgée nous offre une salade de feuilles de thé vert aux cacahuètes accompagnée de sucreries et de thé.

Après quoi, nous allons faire un tour au village voisin de Minanthu.

A notre retour,  vers 11 h, le repas nous est offert. Le menu est identique à celui de la veille, c'est délicieux. Un habitant nous tient compagnie tout en nous expliquant que le rasage des crânes aura lieu vers 14 h et nous propose d'aller nous reposer en attendant l'heure. Sa fille vient à plusieurs reprises lui demander un billet de mille kyats, le marchand de glaces est irrésistible...

Après un brin de sieste, nous voici de retour. Nous croisons deux garçons déjà rasés. J'ai peur d'avoir raté l'évènement mais Alain aperçoit les hommes à l'oeuvre, accroupis devant les crânes à demi dégarnis des enfants. Un moine est là également et commence à raser une première mèche sur le crâne du fils du dona, les  cheveux tombant sur un tissu blanc tendu par les parents. La petite soeur est très attentive.

Le moine répètera l'opération sur plusieurs enfants.

Le rasage est laborieux car les lames de rasoir coupent mal mais aucun enfant ne se plaint. Rinçage final sous le tuyau d'eau froide.

Les derniers cheveux qui restent collés sur la peau sont rincés sous le tuyau d'eau froide.

On nous offre encore une fois du thé et de la salade de feuilles de thé vert. Le père d'une petite fille (celle en tenue jaune), s'assied à mes côtés. Sa fille n'a que quatre ans, mais il m'affirme que c'est elle qui a choisi d'entrer au monastère. Elle aura le choix d'y rester une semaine, deux ou plus si ses parents ne lui manquent pas trop. C'est un honneur et un devoir pour les boudhistes d'avoir un enfant moine.

A présent, l'heure est à l'habillage. Il n'est pas aisé de revêtir la tenue de moine ou de nonne, il semble y avoir trop de tissu pour ces petits corps grêles. Les parents s'y prennent à plusieurs reprises, le tissu glisse, le moine vient à leur secours... En dernier lieu, on enlève leur sous-vêtements.

Le moine prend la parole devant les novices assis en arc de cercle devant lui. Ceux-ci répètent ses phrases. Puis arrive une douzaine de moines qui prennent place, assis en tailleur, sur l'estrade. Sont disposés devant eux, des éventails de billets pliés, de la vaisselle, des ombrelles bistres... L'un d'eux entame l'office, les fidèles prient et se prosternent. Le dona offre le bol à aumônes à son fils. Fatigués par deux jours de festivités, les jeunes novices baillent, grattent leur crâne fraichement dénudé et certains ont du mal à garder les yeux ouverts.

Arès avoir remercié l'homme qui nous a invité et permis d'assister à cette cérémonie, nous quittons le village, ravis d'avoir pu partager ces moments avec tous ces villageois.

L'heure de la séparation approche.

Comments

[Bernard]

Intéressant et merci pour le soin accordé aussi à la forme !

[Monique]

Merci pour ce commentaire Bernard ! Eh oui, je suis de la vieille école où la langue française à l'écrit était respectée...